*Témoignage écrit pendant le temps passé à la Maison Magnificat*
« On se pose souvent des questions, comme tout le monde, mais la question que beaucoup de futures mamans se posent c’est : « Qu’est-ce que je vais devenir avec un enfant ? ».
Voici mon témoignage :
Je m’appelle A., j’ai 19 ans, je suis jeune et ma vie aujourd’hui a tellement changé.
Avant que je rencontre Magnificat, j’étais placée dans des foyers, ma vie ne se résumait à pas grand-chose, j’étais au bord de la fin du monde. Je sais que c’est dur à entendre, mais vivre pour moi était tous les jours un combat immense dont je pensais ne jamais tenir la route. Je n’y croyais plus, j’étais dans ma petite bulle de tristesse et de souffrance, plus rien ne me donnait envie d’avancer, de me relever, de me battre, et quand il s’agissait que de moi c’était : pourquoi j’existe ?
Et un jour, on m’a annoncé que j’étais enceinte d’un mois, je n’en croyais pas mes oreilles. Je l’ai souvent souhaité, ce bébé, mais là, c’était à ma plus grande surprise. Avoir un bébé c’était tellement inimaginable pour moi que cela ne pouvait pas m’arriver… J’étais choquée, émerveillée et tellement perdue !
J’ai une famille qui m’aime, et je les aime, mais vivre avec eux était trop difficile. Alors c’est sûr mon choix était fait directement : je le garde !
Ma mère a fait des recherches et a trouvé la maison Magnificat – Accueillir la Vie. Sur internet j’avais aussi fait des recherches, je l’avais trouvé aussi cet endroit, mais pas question que j’aille si loin ! Où je ne connaissais personne ! Mais je n’avais pas tellement le choix, si je voulais un toit pour moi et mon bébé qui grandissait en moi ! Il faut bien passer par la chance qu’on peut nous donner.
Je n’étais pas ravie du tout de venir sur Tours… d’ailleurs je le faisais à contre cœur.
Je suis arrivée à la Maison j’étais enceinte de 3 mois et ma vie a commencé le premier jour où j’ai mis les pieds dedans ! La vie là-bas m’a permis de réfléchir beaucoup sur mon avenir avec mon bébé. Au début ce n’était pas facile, rien que pour un rendez-vous chez le médecin, c’était trop dur pour moi d’y aller. Mais je pensais à mon petit bout, je pensais beaucoup à lui, avec l’aide de Marine et les autres éducatrices m’ont beaucoup accompagnées tout au long de ma grossesse ; faire plein de démarches pour moi, c’était un premier pas pour avancer, j’étais partie pour une nouvelle vie qui s’offrait à moi.
Alors quand j’ai réalisé que ce bébé avait un petit cœur qui battait, je ne pouvais pas rester là à rien faire. Petit à petit j’ai changé, bougé, j’avançais et ma grossesse, je la vivais très bien, j’étais épanouie. Quand la fin approchait, j’avais hâte de rencontrer ma petite fille, je parlais beaucoup d’elle à mon entourage, j’étais beaucoup soutenue.
Le jour de l’accouchement, c’était douloureux mais avec beaucoup d’émotion, j’avais une boule dans la gorge quand elle est née, B., ma fille ! J’avais du mal à ouvrir les yeux et à la regarder. A ce moment-là je ne pensais plus à rien, j’étais sous le choc, cela n’a pas duré longtemps du tout !
Puis on a posé B. sur moi, c’était ma première rencontre avec elle. « Mon enfant, je t’aime depuis que ton cœur a commencé à battre en moi ! ».
Cela n’a pas été très facile tous les jours avec elle, même très dur. Je pleurais, j’étais même au bout de mes forces, je me sentais vide, triste. « Juste que maman commençait sa vie avec toi, ma chérie, et ça lui faisait peur. » Il a fallu qu’on m’aide beaucoup pour arriver à aujourd’hui…
… Aujourd’hui B. me comble de bonheur, c’est un magnifique bébé, sage mais surtout elle m’a redonné gout à la vie, « tu m’as fait revivre. Avec toi aujourd’hui, j’ai plein de projets pour nous deux, pour toi. Aujourd’hui je t’ai toi B., et je ferais tout pour que tu ne manques de rien, que tu aies une vie la plus stable possible. Ton sourire me rend tellement heureuse, je suis motivée, avec beaucoup de courage pour faire le plus de choses possibles, ce qui me paraissait impossible il y a quelques temps ».
Un bébé c’est dur, ça demande beaucoup de responsabilités, de choix. Se donner à fond pour son enfant, il n’y a pas mieux pour redevenir heureuse.
Maintenant j’ai tout mon avenir devant moi qui m’attend avec B..
Merci à la Maison de pouvoir aider à croire qu’on a tous une force en nous pour s’en sortir !