Pour avoir travaillé à la Maison Magnificat de Ligueil et aujourd’hui dans celle de Laval, depuis son commencement, j’ai pu constater qu’une maison ne devient pas une Maison Magnificat en peu de temps. Il faut de la patience pour que la Maison construise son identité, en parallèle avec de réels travaux d’aménagements. Là, est notre première mission d’éducatrice : accompagner cette construction et la guider.
Cependant, nous ne pouvons pas finaliser cette construction, car ce sont les femmes que nous accueillons qui en sont actrices et qui définissent l’atmosphère dans laquelle elles vivent : elle n’est pas figée, mais évolue en fonction des accueils de mamans. Nous restons garantes qu’elle soit saine pour toutes. Nous accompagnons chacune de ces femmes à la recherche d’elle-même pour ainsi être la mère qu’elle souhaite être pour son enfant. C’est un chemin long et difficile, tout au long duquel il faut savoir garder confiance et espoir. Nous sommes là pour leur manifester que nous croyons en elles, en leurs capacités, en leur personne et que nous sommes présentes, pour les accompagner à un moment où elles en ont besoin.
La vie à la maison est de type familial, nous partageons des moments d’échanges de grandes richesses, de joie, de colère, de tristesse, de tous petits riens dont l’ensemble fait notre quotidien. Nous saisissons chaque moment du quotidien pour qu’il devienne unique et constructif, lorsqu’il y en a la nécessité. Les occasions sont variées : accompagnement dans les diverses démarches administratives, de soins, d’insertion, les moments de repas, les soirées jeux, films, les différentes activités proposées par chacune, etc.
Je finirais avec une phrase de Gaston Bachelard qui écrivait qu’il faut imaginer beaucoup pour pouvoir réaliser un peu. Ce qui me fait penser qu’en tant qu’éducatrice au sein de la Maison Magnificat nous n’avons pas la certitude d’arriver où nous voulons aller, mais nous y allons quand même et l’imprévu nous réserve souvent des surprises…
M, éducatrice.