« Aimer c’est espérer pour l’autre et lui inoculer le virus de l’espérance »

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* Témoignage écrit pendant le temps passé à la Maison Magnificat*

Je m’appelle A., je suis Camerounaise, et voici mon histoire.

J’ai quitté le Cameroun et ma famille pour la Hollande parce que j’ai été admise à étudier le « Hostel-management » à l’université de Stenden.

En Hollande, j’ai rencontré le père de mon bébé et nous sommes tombés amoureux. Il y a plusieurs mois, j’ai découvert que j’étais enceinte et quand je l’ai dit au papa du bébé, il m’a immédiatement demandé de me faire avorter. Je l’ai supplié, mais il ne voulait rien avoir à faire avec moi ou l’enfant à naître.

 

Mais après un certain temps, il m’a demandé de le rejoindre à Paris, afin que nous puissions commencer une nouvelle vie. C’était loin d’être la vérité parce qu’il m’a abandonnée une semaine plus tard avec ses amis dans leur studio de 21 m².  Je n’ai plus jamais revu mon compagnon, j’ai essayé de le contacter mais en vain… La situation est devenue terrible parce que je devais vivre avec ses amis et j’ai été obligée de les subir en échange de loyers et d’un toit au-dessus de ma tête, de la nourriture car je n’avais pas les moyens de payer…  Ce harcèlement a continué pendant des mois et je savais que je devais obtenir de l’aide aussi vite que possible avant que je perde mon bébé ou avant de finir par mourir.

Heureusement, j’ai fait quelques recherches sur internet et j’ai trouvé cette association appelée « MAISON MAGNIFICAT ». Au début, j’étais très sceptique parce que j’avais appelé les autres associations mais je n’avais pas pu obtenir l’aide dont j’avais besoin.  Au contraire, la réponse de Magnificat a été comme une bouffée d’air frais : on m’a dit que je pouvais venir quand je voulais et le lendemain j’étais dans le train pour Tours et Ligueil.

Ce n’est qu’à la maison Magnificat que j’ai réalisé qu’il y avait un dernier espoir pour moi et pour mon bébé à venir, car ils m’ont accueillie sans juger les choix que j’ai fait et j’étais aimée inconditionnellement et ce n’est que là que j’ai appris que :

« Aimer c’est non seulement dire à l’autre qu’il est beau mais qu’il peut s’en sortir,

Dire à celui qui est cabossé : « Tu es Magnifique »,

C’est lui dire aussi : N’aie pas peur de toi et de ton passé, […] Tu peux changer, Tu peux reconstruire ta vie,

Aimer c’est croire que chaque personne blessée dans sa mémoire, dans son cœur ou dans son corps peut changer sa blessure en source de vie,

Aimer c’est espérer pour l’autre et lui inoculer le virus de l’espérance »*

SHALOM

*(Extrait trouvé et choisi par A. dans le Roman de Tim Guénard (Plus fort que la haine- Editions J’ai Lu)